Cette troisième enquête atteste de grandes difficultés en matière de recrutement dans les métiers du soin et de l'accompagnement ainsi que dans les fonctions administratives et logistiques.
- En Île-de-France, le taux d’emplois vacants est de 6,5%, soit plus de 2 points supérieurs à la moyenne nationale
Les résultats de cette enquête se basent sur les retours de plus de 200 répondants, soit près de 1 600 établissements et services et employeurs de plus de 38 000 salariés à l’échelle francilienne. Alors qu’à l’échelle nationale, selon le dernier baromètre AXESS, le taux de vacance s’élève à 4,4%, les répondants franciliens déclarent un taux de vacance moyen de 6,5%, soit près de 2 475 postes. Notons que la majorité des répondants (117) déclarent avoir un taux d’emplois vacants plus élevé que la moyenne.
- Malgré les récentes revalorisations salariales, 25% des répondants constatent une aggravation de la situation
Entre les enquêtes menées en 2021 et en 2022, plusieurs nouvelles revalorisations salariales ont été annoncées et/ou engagées par les financeurs des organisations interrogées. Cette année, 13% (contre 4% en 2022) des répondants estiment que ces revalorisations ont eu un impact positif sur la situation en matière de ressources humaines au sein de leurs établissements et services. En revanche, 58% des répondants n'ont observé aucun changement, tandis que 25% témoignent d’une aggravation de la situation.
Parmi les répondants, 199 (soit 98%) déclarent avoir au moins un métier du soin et de l'accompagnement en difficulté de recrutement. Dans cette catégorie, le métier d'éducateur spécialisé, pourtant essentiel au bon fonctionnement de nombre de nos établissements et services, est cité par près de 60% des répondants. Les métiers administratifs et de la logistique ne sont pas épargnés, puisque 137 répondants (soit 67,5%) déclarent également rencontrer des difficultés de recrutement sur ces derniers. En tête pour plus d'un quart d'entre eux, le métier de comptable, suivi par le métier de chef de service (18,7%) et de directeur d'établissement (14,3%).
La continuité apparente des soins et de l’accompagnement ne doit pas occulter l’épuisement des professionnels, l’inquiétude des répondants quant à la pérennité du modèle et la fuite des professionnels des métiers des secteurs représentés.
Ces résultats mettent en évidence le fait que l’attractivité des métiers des solidarités et de la santé ne peut se limiter à la seule question de la rémunération. Pour autant, le financement des revalorisations reste partiel et insuffisant et les professionnels de ces secteurs témoignent quotidiennement de la précarisation de leurs situations personnelles. Dans le même temps, il est impératif d'agir sur divers leviers, notamment les conditions de travail, les conditions de vie, particulièrement en Île-de-France (logement, transport, place en crèche, etc.), ainsi que le sentiment de perte de sens, des enjeux souvent mentionnés par les professionnels du secteur.
Pour aller plus loin, l'enquête est disponible ici : 2024 de tensions en ressources humaines dans le secteur privé non lucratif des solidarités et de la santé (uriopss-idf.fr)